Botizok / Lost River (2015)

Lost River (2015)

Film de Ryan Gosling

Synopsis :

Dans une ville qui se meurt, Billy, mère célibataire de deux enfants, est entraînée peu à peu dans les bas-fonds d’un monde sombre et macabre, pendant que Bones, son fils aîné, découvre une route secrète menant à une cité engloutie. Billy et son fils devront aller jusqu’au bout pour que leur famille s’en sorte.

 

Critique de Botizok :

Devenu icône grâce à des films comme Drive ou Blue Valentine, Ryan Gosling met de côté l’instant d’un film sa carrière d’acteur pour débuter celle de réalisateur. Lost River, son premier film donc, est un groupement de toute ses influences et références, récoltées durant ses différents films. Sans pour autant révolutionner le genre, on décèle dans Lost River une pointe d’opportunisme, résultat singulier d’un exercice de style maitrisé, à la fois glam et gothique, mais encore trop lisse pour être considéré comme marginal.

Le film installe une atmosphère propice à la folie douce où la réalité se mélange petit à petit au surréalisme délirant à travers le prisme de personnages désabusés. Confiné dans la misère d’une ville où la crise est omniprésente, Lost River narre l’histoire d’une famille de laissé pour compte, qui voit la mère trouver un travail dans une taverne aussi animée qu’un cimetière et le fils aux prises de la violence.

Ryan Gosling capture une Amérique amoché par le temps, désenchantée par ses rêves de grandeur, éteints par le mauvais sort. Après It Follows et Only Lovers Left Alive, c’est à son tour de se glisser dans la glauque et morbide ville de Détroit, comparaison parfaite de la solitude et désolation humaine. On note surtout l’influence de Nicolas Winding Refn dans la démarche graphique, surtout quand on connait la proximité entre les deux.

Lost River fait la liaison entre grandeur, modernité et une esthétique seventies, non sans rappeler Dario Argento dans ses scènes mi horreur mi fantasme dans des couloirs à la colorimétrie violette d’un cabaret macabre. On se laisse emporter par ce film, tel l’écoute d’une sérénade. Lost River est un film auquel il fait laisser le temps de poser son empreinte, pour laisser ensuite un souvenir qu’on espère ne pas être sans descendant.

Note : 3,5 / 5 Botizok

2 réponses à “Botizok / Lost River (2015)

  1. Ryan Gosling nous avait séduites dans « Drive », comme tout le film d’ailleurs, et aussi dans « The place beyond the pines ». Nous espérons le voir aussi dans un autre genre de film, nous aimons bien les rôles à contre-emploi. C’st peut-être pour cette raison que nous n’avons pas encore vu son film à lui…

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  2. Qu’on ait aimé ou pas son 1er film, je pense qu’on ne pourra vraiment juger Ryan Gosling en tant que réalisateur que sur la durée, s’il persévère dans cette voie.
    Pour ma part, j’ai été séduite par Lost River même si je comprends qu’on puisse lui reprocher quelques défauts.
    Pas un mot sur le casting dans ton article… qu’en as tu pensé ?

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